La France et l’Espagne s’accordent pour accélérer les livraisons de l’A400M afin de soutenir sa production

Les gouvernements français et espagnol ont conclu un accord avec Airbus pour avancer certaines livraisons de l’avion de transport militaire A400M, dans le but de maintenir la cadence de production de ce programme en difficulté depuis plusieurs années.

Selon un communiqué publié mardi par Airbus SE, la France recevra quatre appareils plus tôt que prévu, tandis que l’Espagne en prendra trois. Cette décision s’inscrit dans une stratégie commune des deux principaux pays soutenant le programme, afin d’assurer la viabilité industrielle de l’A400M malgré des ventes inférieures aux attentes et des défis techniques persistants.

L’A400M, développé pour répondre aux besoins de transport stratégique et tactique des armées européennes, n’a jamais totalement convaincu sur le plan commercial. Son développement a été marqué par de nombreux retards, des dépassements de budget et des problèmes techniques, notamment au niveau des moteurs et des capacités de largage de charges. Bien que l’appareil ait progressivement atteint ses capacités opérationnelles promises, les commandes restent limitées, et les perspectives d’exportation demeurent incertaines.

En avançant les livraisons, la France et l’Espagne cherchent à éviter une réduction du rythme de production sur les chaînes d’assemblage de Séville, en Andalousie, où l’A400M est principalement fabriqué. Un ralentissement de l’activité industrielle mettrait en péril des emplois hautement qualifiés et risquerait d’augmenter encore les coûts du programme pour les pays partenaires.

Airbus a salué la décision comme un geste fort de soutien de la part des deux gouvernements. Ce type de réajustement logistique permet également à l’avionneur de mieux gérer son carnet de commandes et de maintenir ses compétences industrielles clés dans un secteur hautement stratégique.

Le programme A400M réunit plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Belgique, le Luxembourg, la France et l’Espagne, mais beaucoup de ces nations ont déjà reçu la majorité de leurs appareils commandés. Faute de nouveaux clients à court terme, le maintien du rythme de production dépend désormais des marges de manœuvre des pays partenaires.

Cet accord franco-espagnol constitue donc une mesure temporaire, destinée à gagner du temps pour explorer d’éventuelles opportunités à l’exportation ou d’autres usages militaires, notamment dans le cadre d’opérations extérieures ou de missions humanitaires.