Contexte géopolitique tendu autour des semi-conducteurs
L’action d’ASML, leader néerlandais dans la fabrication d’équipements pour l’industrie des semi-conducteurs, a fortement reculé à la Bourse ce mercredi. Cette chute intervient alors que l’entreprise a averti qu’elle ne pouvait plus garantir une croissance en 2026, sur fond d’incertitudes croissantes liées à la menace de nouveaux droits de douane américains.
Menaces de tarifs de 30 % et impact immédiat sur les marchés
Quelques jours auparavant, l’ancien président Donald Trump avait adressé une lettre à l’Union européenne, laissant entendre qu’il pourrait instaurer des droits de douane de 30 % sur les importations européennes à partir du 1er août, alors que les négociations commerciales entre Bruxelles et Washington restent dans l’impasse.
En réaction à cette annonce et au climat général d’incertitude, le titre ASML a perdu 6,5 % dès l’ouverture des marchés européens.
Prévisions prudentes malgré des résultats solides au deuxième trimestre
Malgré des performances supérieures aux attentes pour le deuxième trimestre, ASML a indiqué que ses perspectives pour le trimestre en cours étaient inférieures aux prévisions du marché. Le groupe prévoit ainsi un chiffre d’affaires compris entre 7,4 et 7,9 milliards d’euros pour le troisième trimestre, alors que le consensus des analystes tablait sur 8,3 milliards.
Concernant l’ensemble de l’année 2025, ASML s’attend désormais à une croissance de 15 % de ses ventes nettes, ce qui correspond à un chiffre d’affaires annuel estimé à 32,5 milliards d’euros. Cette prévision, bien que positive, reste en retrait par rapport à la fourchette initiale de 30 à 35 milliards annoncée précédemment.
Incertitude persistante pour 2026
Le directeur général d’ASML, Christophe Fouquet, s’est exprimé sur la situation :
« En regardant vers 2026, nous constatons que la demande fondamentale de nos clients dans l’intelligence artificielle reste solide. Toutefois, l’environnement macroéconomique et géopolitique, marqué notamment par l’évolution des politiques tarifaires, génère une incertitude accrue. Par conséquent, même si nous continuons à nous préparer à une croissance en 2026, il nous est impossible de la confirmer à ce stade. »